[Municipales] Alain Fontanel : le Gloubi-Boulga politique

[Municipales] Alain Fontanel : le Gloubi-Boulga politique

On vous aurait dit un jour que le premier adjoint socialiste de Strasbourg rejoindrait son opposante de droite… vous nous auriez traité de « fada » et que le soleil de la Robertsau nous a trop tapé sur la tête. Et pourtant….

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Quand l’équipe des communicants d’Alain Fontanel a sorti sa « fabrique de la ville heureuse », on a tout de suite pensé à l‘Ile aux enfants qui sévissait dans les années 70/80 sur la première chaîne de télévision française (oups, on vient de dévoiler notre âge). Même graphisme, même code couleur, un arc-en-ciel pour la « ville heureuse »… On s’y croirait.

La ville heureuse et l’île aux enfants…

Et tous ensemble, nous pouvons chanter* : 

Voici venu le temps des rires et des chants, dans l’île aux enfants c’est tous les jours le printemps
C’est le pays joyeux des Strasbourgeois heureux, des élus gentils, oui c’est un paradis.

Bon, on pense que deux-trois personnes ont dû faire la remarque au premier Adjoint de la Ville de Strasbourg, puisque le slogan a changé trois fois : tout d’abord un emprunt à Coubertin « plus fort, plus verte, plus juste » , puis « 100 % Strasbourg » et maintenant  » Toutes les forces de Strasbourg ». On est passé de l’île aux enfants à Stras-Wars… que la force soit avec nous. 

Hormis cette petite blague graphique et sémantique, on se souvient que Casimir (le monstre gentil) était un fan du Gloubi-Boulga. Un plat indigeste fait de mélange improbable (voir la recette ci-dessous en vidéo – Merci l’INA) et dont on trouve même la trace sur Marmiton.org

Dans un grand saladier, vous mélangez de la confiture de fraises, du chocolat râpé, de la banane écrasée, de la moutarde très forte et des saucisses crues, mais tièdes, c’est très important. Vous pouvez ajouter quelques anchois, ou un peu de crème Chantilly.

Bref, un truc indigeste à réserver aux soirées enterrement de vie de jeunes filles ou de garçons, et encore. Et vous nous voyez arriver avec nos gros sabots…. du Gloubi-Boulga de Casimir au mélange politique improbable, il n’y a qu’un pas.

Qu’est-ce que le Macronisme ? 

Le chroniqueur politique Thomas Legrand de France Inter tente régulièrement de définir le Macronisme… sans y réussir jusqu’à présent. Pas sûr que l’exemple strasbourgeois puisse l’aider. Ce qui fait titrer au journal Le Monde :  » Municipales : à Strasbourg, partie de poker menteur entre anciens camarades » et de rajouter  » Dans ce magma idéologique pas toujours bien différencié, les querelles de personnes prennent aisément le pas sur la bataille des idées ». 

Alain Fontanel est un ancien secrétaire national du Parti Socialiste. Ce n’était pas un lampiste, mais bien un des hauts cadres de l’organisation politique, autant dire qu’il avait les mains dans le cambouis. Aussi, quand il a quitté le navire 5 jours avant l’élection présidentielle pour rejoindre Macron, cela a pu étonner. Mais pourquoi pas, on peut changer d’avis, mais à ce niveau  de responsabilité…

Sur la liste 100 % Strasbourg, il y a maintenant d’anciens soutiens de Benoît Hamon, des anciens LR, des anciens PS… une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Un gloubi-boulga politique on vous dit. D’autant que ces personnes étaient adversaires il n’y a pas si longtemps et, si l’on était cruel, on se plongerait dans les archives vidéos du conseil municipal de Strasbourg… mais, voyez-vous, nous ne sommes qu’amour et bonté. Rajoutez à cela le soutien du maire socialiste de Strasbourg… (ce sont les anchois du Gloubi-Boulga).

Ces personnes vont vous rendre « heureux »…

Mais, encore une fois, la vie fait que l’on peut changer, on grandit, on accumule de l’expérience et on peut penser différemment. Pourquoi pas ?

« En même temps », il y a un mais. 

C’est le slogan « la ville heureuse » qui nous a fait dresser l’oreille. En fait qui veut d’une ville malheureuse ? Personne ! L’autre slogan  » plus fort, plus verte, plus juste » nous a titillé aussi. Qui veut d’une ville moins forte, plus polluée et plus injuste ? Personne, évidemment. Et qui veut d’une équipe à 50 % pour Strasbourg ? Personne, bien sûr. Bref, ça sonne un peu creux, ça veut ratisser trop large, ça enfonce des portes ouvertes…

Car  la gestion d’une ville c’est tout sauf le pays des Bisounours. Il faut faire des choix et ça peut coincer, si vous votez pour une piste cyclable avenue des Vosges par exemple, vous décevez les automobilistes… et promettre le contraire quelque temps après… Le « en même temps » macroniste est compliqué et masque souvent des choix pas assumés. 

Alain Fontanel aime se déguiser… saura-t-il prendre le costume de maire ? ©DR

Si Alain Fontanel s’est rapidement prononcé contre la géothermie profonde au Port aux pétroles, il l’a autorisée à Vendenheim (via l’Eurométropole). Sur le foyer Saint-Louis, il est intervenu pour  stopper la vente dans un premier temps (il était en campagne pour les Départementales) , tout en passant des délibérations en loucedé au dernier conseil municipal de l’année 2020. 

Dans son programme il souhaite diminuer le nombre de constructions (en se dédouanant au passage de sa propre responsabilité sur le sujet) alors qu’il a tout voté y compris le PLUi qui permet les constructions LANA et bien d’autres. Un peu trop facile de charger Alain Jund

À son bilan notons également la réalisation de l’horreur du « Quartier d’affaires » et les agressions contre la ceinture verte avec le parking Coubertin. Et que dire du projet Apollonia qui n’est toujours pas acté ? Promis en mai 2019… toujours pas signé

La Gouvernance, le vrai enjeu. 

Saluons les co-listiers d’Alain Fontanel qui ont bien répondu à nos questions. On titille, mais on titille juste ! Si vous souhaitez vous faire une idée des positions de Laetitia Hornecker et de Thierry Roos pour la Robertsau, rendez-vous sur notre page Podcast. 

Les Robertsauviens jugeront, bien évidemment, le 15 mars prochain, si les promesses de l’homme qui souhaite être maire de Strasbourg sont bien en accord avec sa gouvernance passée. Les élections municipales obligent souvent les candidats à sortir une liste de promesses catalogues qui seront plus ou moins honorées en cas de victoire. On y trouvera certainement, comme partout, de bonnes idées, mais pourquoi ne pas les avoir mises en œuvre avant ? 

Mais ce qui nous paraît important, c’est bien comment les futurs élus géreront la gouvernance, c’est-à-dire comment ils vont faire participer réellement les habitants aux décisions qui les concernent. Pour cela Alain Fontanel propose des labos citoyens et des conventions citoyennes. C’est déjà un peu plus précis que les propositions de Catherine Trautmann, mais il ne faut pas être naïf sur la mise en musique… ou la recette de cuisine.

Le Gloubi-Boulga peut passer… ou pas. 

(*) ce ne sont pas les paroles originales…

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