Y a-t-il un bon endroit pour les aires des gens du voyage ?

Y a-t-il un bon endroit pour les aires des gens du voyage ?

C’est la question que l’on peut réellement se poser au vue du pataquès qui est en train de naitre à la Robertsau.

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On pouvait certes s’y attendre. Dès que l’on évoque les Roms et les gens du voyage, les préjugés sont nombreux et c’est d’ailleurs pourquoi le Conseil de l’Europe (dont le siège est aux portes de la Robertsau) s’en préoccupe.

La loi Besson du 5 juillet 2000 impose à toute commune de plus 5000 habitants d’aménager des aires d’accueil, mais bien souvent elle n’est pas respectée.

La France s’est d’ailleurs fait rappeler à l’ordre par le Conseil de l’Europe.

Le schéma directeur de Strasbourg prévoyait deux aires… avant 2008 ! Pour répondre à ses obligations légales, fin octobre 2011, la municipalité informe le conseil de quartier de son souhait d’installer une aire à la Robertsau rue du Hellwasser, mais pas les riverains.

Aujourd’hui, des « riverains» semblent s’organiser et font circuler sur facebook une pétition. Nous avons eu l’une des initiatrices au téléphone (qui souhaite rester anonyme pour l’instant)

«Nous sommes un collectif des futurs riverains de l’aire (pour l’instant 30 personnes ont signé la pétition mais nous avons peu communiqué et souhaitons faire connaitre notre pétition au plus grand nombre afin de la présenter à la ville de Strasbourg. Nous ne véhiculons aucun message politique et n’avons aucun parti pris contre les gens du voyage, nous ne remettons pas en question le principe des aires d’accueil mais seulement le choix du site d’implantation de la Robertsau.

Voici les arguments qu’ils avancent :

  • La proximité avec des résidences
  • Le terrain est classé Natura 2000 et est un zone humide
  • Le manque de répartition homogène sur l’ensemble de la CUS
  • la dévalorisation de leurs biens immobiliers

Mais pour la ville, les contraintes du cahier des charges sont nombreuses :

  • foncier facilement disponible
  • proche d’un grand axe (pour les caravanes)
  • existence de réseau (eau, électricité, égouts..)
  • de l’espace pour éviter la gêne pour les riverains
  • un cadre respectueux

De plus, précise Mathieu Cahn, l’adjoint de la Ville de Strasbourg chargé du dossier, l’école primaire Pourtales, peut accueillir la scolarisation des enfants ce qui évitera des fermetures des classes.

Le terrain est en zone inondable centenaire, mais il sera surélevé, il est certes en bordure du classement Natura 2000, mais il existe des procédures pour ces projets, de toute façon il y aura une enquête publique qui posera ces questions.

Quant au manque de répartition sur la CUS, les principales communes de plus de 5000 habitants sont situées au Nord – Est…» précise l’élu. «De plus, là où il y a des aires d’accueils, les problèmes de stationnement sauvage disparaissent. Et il ne faut pas oublier qu’elles sont gérées par la Ville.»

( Le site est assez isolé, et les premières habitations sont éloignées. )

Le collectif doit rencontrer l’adjointe de quartier cette semaine pour porter ses revendications. On peut vraiment s’étonner qu’il n’y ait pas eu de réunion publique et de vraie concertation plus tôt, comme nous le demandions déjà dans notre billet du 8 novembre 2011.

Il se murmure que le promoteur Scharf Immobilier, qui réalise le programme immobilier sur le site de l’ancien chalet aurait déjà dû faire face à des désistements.

Au Blog, nous comprenons que le sujet soit délicat, mais les sites qui remplissent aux critères ne sont pas si nombreux sur le territoire. Tout le monde est d’accord pour respecter la loi, mais ailleurs.

Le conseil de quartier a envoyé une motion à la ville de Strasbourg à ce sujet, il est en attente de réponse.

 

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