Cœur de la Robertsau : la réaction de l’ADIR et des propositions
L’Association de Défense des Intérêts de la Robertsau, à l’origine des recours contentieux contre la destruction du cœur de la Robertsau, fait des propositions plutôt intelligentes pour l’avenir.
L’Association de Défense des Intérêts de la Robertsau, à l’origine des recours contentieux contre la destruction du cœur de la Robertsau, fait des propositions plutôt intelligentes pour l’avenir.
« ICADE jette l’éponge, une réponse provisoire à un débat mal engagé »
L’article des DNA du 5 août sur le désengagement d’ICADE dans le projet du foyer St Louis a non seulement le mérite de résumer le dossier jusqu’à ses tout derniers avatars, mais il permet également de donner la parole à ceux qui ont contribué à le faire évoluer. Autorisons-nous quelques remarques dont la prise en compte devrait contribuer à situer à l’avenir tous les partenaires sur le plan de la concertation plutôt que sur celui de la polémique.
Culte du secret et secret du culte
Novembre 2012, modification du POS qui autorise la construction d’un nouveau foyer dans le jardin dit « du curé », précédemment inconstructible. A partir de ce moment-là, pour désamorcer une situation devenue explosive, des rencontres sur le sujet sont organisées. L’on constate rapidement que la Ville épouse toujours les thèses de la paroisse. Ainsi quand elle prétend que la mise aux normes de l’ancien foyer « coûterait une véritable fortune ».
Au gré de différentes réunions, les prix des rénovations indispensables valseront de 400 000 € à plus d’un million€ sans que jamais, au grand jamais, malgré nos demandes réitérées, elle ne puisse produire le moindre devis. Culte du secret encore quand nous nous interrogeons tout simplement sur la superficie du terrain concerné par la vente. Léger flottement dans la salle, embarras de la paroisse, réticence de la Ville mais, au bout de 10 minutes et de nombreux chuchotements, l’on consent à nous lâcher : « Environ 22 ares » Ces 22 ares négociés à 3 millions d’€ mettent l’are à 135000 €, somme assez impressionnante, il est vrai.
La paroisse, de son côté, ne sera jamais en reste mettant en avant son « caractère privé » et demandant qu’on la laisse agir comme elle l’entend, sans que l’on se mêle de ses affaires. Elle restera cependant très discrète sur les obligations financières de la Ville, cette dernière se substituant à d’éventuelles carences de remboursements de prêt en cas de difficulté à payer un emprunt. Que voilà un propriétaire « privé » particulièrement avantagé !!!
À quelque chose malheur est bon
Aujourd’hui il nous paraît préférable d’oublier défiance, discorde et conflit pour, après ces cinq années de disputes, considérer les avantages.
D’une part les Robertsauviens ont été nombreux à se montrer concernés par le devenir du foyer St Louis, apportant leur écot pour d’indispensables consultations juridiques, participant aux réunions organisées par l’ADIR, devenant une véritable force de propositions.
D’autre part ils ont tenu à donner une autre dimension à ce qui n’était primitivement que le « dossier du foyer St Louis » pour engager une réflexion sur tout « le centre de la Robertsau ». Ils ont vu là une chance de régler des difficultés de circulation ou de stationnement, de donner toute leur place aux services de la Ville en construisant une mairie de quartier digne de ce nom. Ils ont manifesté leur réticence à voir disparaître une salle de grande capacité dans un quartier qui en manque cruellement. Voilà des thèmes, et la liste n’est pas close, qu’il nous faudra aborder.
Écouter tous les partenaires
L’ADIR, fidèle à ses soixante années de tradition, entend asseoir un débat réellement démocratique.
Dès le mois d’octobre elle organisera un débat dans lequel chacun sera en droit de confier sa manière de voir évoluer le cœur de la Robertsau. Elle invitera ensuite tous ceux qui le souhaitent à se retrouver pour mettre en forme les attentes des uns et des autres, ce qui permettra enfin d’établir, pour la fin de l’année, le programme , base préalable à tout projet.
Notre but est clair : Il nous faut donner une réponse à la paroisse sans oublier de satisfaire les attentes des Robertsauviens. Relevons ensemble ce défi.
Jacques Gratecos , Président de l’ADIR
Bravo à tous ceux qui se sont mobilisés tout en étant un brin méfiant, donnons-nous la chance et les moyens d’un projet ambitieux, si déjà Icade jette l’éponge, montrons-nous encore plus tenaces et sachons faire preuve de créativité. C’est un vent nouveau qui souffle sur notre beau quartier pourtant victime des décisions politiques municipales et malheureusement aux prises de tous les mangeurs de béton. Résistons !