Foyer St Louis : On achève bien la Robertsau…
Comme une bête que l’on traine à l’abattoir et qui résiste à son exécution, le cœur de la Robertsau a tenté jusqu’au bout d’échapper à sa mort. Même avec une erreur dans le libellé de la délibération puis un problème de quorum, le centre de la Robertsau a été marié de force au béton. On achève bien la Robertsau.
Roland Ries a beau taper du poing sur la table et faire sa grosse voix, l’opération Foyer St Louis condamne les Robertsauviens à ne pas avoir un centre digne de ce nom. C’est le seul quartier de Strasbourg qui n’aura pas son Cœur et c’est vous qui payez l’addition.
Décidément quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Déjà le premier vote sur foyer St Louis le 21 mars 2016 a été le plus mauvais du mandat de Roland Ries après un premier report d’un an (voir notre article : Débat sur la vente du Foyer St Louis : « Et du passé faisons table rase ! »), le nouveau débat sur la vente de propriété de la paroisse en conseil municipal le 29 avril 2019 a été encore une fois un mauvais film. Il ne s’agit plus de débattre, mais d’avoir coute que coute raison… l’orgueil toujours l’orgueil.
Une erreur dans la délibération
Rappelons que cela fait maintenant 7 ans que l’on parle du projet Foyer St Louis et qu’il a suscité de la part de très nombreux Robertsauviens (Collectif Un cœur pour la Robertsau, ADIR, collectif sauvegarde jardin St louis, citoyens…) une opposition farouche avec des recours juridiques. On pouvait donc imaginer que la délibération sur ce sujet sera blindée.
Et bien non, pas du tout, il y avait une erreur dans la délibération. Ci-dessous les extraits vidéo du Conseil Municipal où l’opposition (Pascal Mangin et Jean-Philippe Maurer) font remarquer au maire que cela n’est pas très sérieux (le sérieux est de nous). Le point sera reporté en fin de conseil municipal.
Un problème de quorum
À la fin du conseil municipal vient donc le moment où les élus vont donner un avis sur la vente de biens cultuels (comme le veut la loi, car nous sommes en régime concordataire). Deuxième mauvais gag, à Strasbourg, les conseillers municipaux ont bien d’autres choses à faire que d’assister au conseil municipal.
C’est Thierry Roos (et la paroisse St Louis et Roland Ries peuvent le remercier) qui fait remarquer au maire qu’il n’y a pas le quorum. Pour qu’une délibération soit valide, elle doit être votée par au minimum la moitié des élus soit à Strasbourg 33 conseillers.
Quand Thierry Roos lui fait remarquer qu’il n’y a peut-être pas assez d’élus, le maire lui répond « Cela m’étonne de vous », pensant que c’est une manœuvre pour retarder le vote. Mais en fait, le conseiller municipal de la Robertsau vient juste de « sauver » le vote, car sinon il n’était pas valide. On vous laisse admirer cette séance qui en dit long sur la démocratie à Strasbourg et l’absentéisme des élus. Il y a donc eu une interruption de séance pour aller chercher rapido dans les couloirs des conseillers pour atteindre le quorum. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas…
Une subvention supplémentaire de 117 400 € pour la paroisse
Le Conseil municipal de Strasbourg a donc voté le 29 avril 2019 un avis positif concernant la vente par la paroisse catholique St Louis de 3 parcelles de terrain pour urbaniser la cour, et l’acquisition d’une parcelle pour y construire une « maison de service » (on y reviendra).
Ce même conseil a également voté une subvention de 117 400 € (point 27) au profit de l’association du Foyer St Louis. Particulièrement généreux le maire.
Si ce plan est finalisé, c’en est fini d’un espace au cœur de la Robertsau. (Voir notre article du 29 avril : Foyer St Louis sauvé, mais la Robertsau bétonnée.) Avec en plus la vente du 119 rue Boecklin et la mairie de quartier.
Ci-dessous la délibération complète du conseil municipal…
…ainsi que les noms de ceux qui ont voté pour achever le cœur de la Robertsau et brader le patrimoine communal.
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Quelle mascarade… !
Un maire qui perd les pédales et qui n’est sauvé que par un conseiller municipal… de la Robertsau (faudra s’en souvenir), attirant son attention sur l’absence de quorum qui aurait pu faire annuler cette délibération ! Ca sent vraiment la fin de règne et l’opération de déminage d’urgence avant les élections. La vitesse cède à la précipitation et, dans ces cas, on fait n’importe quoi.
Le résultat est tragique : bétonisation de la petite cour du foyer côté rue Boecklin, bétonisation de la grande cour du foyer côté rue des jardiniers, vente et bétonisation de la maison dite « des associations » au 119 rue Boecklin, vente et bétonisation de l’actuelle mairie de quartier. Du coup, le foyer sera sans cour, – les scouts feront sans doute leurs jeux et leur feu de la St Jean sur le parvis de l’église, sous l’œil vigilant de leur curé – et la Robertsau restera sans place publique digne de ce nom, qui ne soit pas un parking à bagnoles. Mais, avec ces loustics, on peut s’attendre encore à pire, tant ils nous ont habitués à tous les mensonges et à toutes les manipulations. Le pire reste encore la vente du foyer, toujours possible, et la bétonisation du jardin à côté de l’église.
Les robertsauviens disent Merci.
N’en voulons pas à notre conseiller municipal qui n’a su maîtriser un réflexe professionnel face à quelques dents creuses.
Que pouvons-nous réellement faire pour éviter toutes ces magouilles et ces décisions municipales si déplorables ?????
Notre quartier est bradé aux plus offrants malgré les tentatives citoyennes pour s’y opposer.
Faut-il ériger des barricades ?
Sommes-nous condamnés à passer notre temps à dénoncer les abus de pouvoir sans pouvoir réagir à temps ?
Nos chers élus doivent être bien contents et fiers du travail accompli.
Merci à vous, nos soi-disant représentants du peuple.
Nous nous en souviendrons, pas un pour sauver l’autre (merci au blog pour la reproduction des votes).
C’est désespérant !!!!
« Un tram vert dans un quartier vert », heureusement qu’il n’y a que celui qui ne connaît pas le quartier qui peut croire encore au mensonge des brochures publicitaires des promoteurs.