Révision 3 du PLUi : pour une loi Kouchner des enquêtes publiques
L’enquête publique pour la troisième modification du PLUi de l’Eurométropole s’achève vendredi soir. Où comment faire semblant de consulter le public…
L’ancien conseiller municipal Thierry Roos le reconnait dans une tribune publiée par les DNA le 17 février 2021 pour pouvoir donner un avis sur la nouvelle révision du PLUi (Plan Local d’Urbanisme Inter-urbain) il a du y consacrer plusieurs journées.
Il m’a paru important pour les Strasbourgeois d’étudier cette modification numéro trois, un travail de plusieurs jours de lectures, d’interprétations et de compréhension d’un langage très technique.
Pourtant quand on regarde la vidéo de l’Eurométropole c’est rempli de couleurs, de jolis dessins et de phrases très courtes. Et ce serait à ce point ardu pour un professionnel de santé ? (on y reviendra un peu plus loin l’article).
PLU = Eurométropole
Une part importante du dossier vise à décliner dans le PLU intercommunal les enjeux et objectifs du Plan climat, air, énergie territorial (PCAET) de l’Eurométropole de Strasbourg, approuvé en décembre 2019, via le renforcement du dispositif « Air, climat, énergie » du PLU.
Amélioration de la prise en compte des enjeux de qualité de l’air dans l’urbanisme, protection des personnes les plus vulnérables face à la pollution, adaptation du territoire au changement climatique, nature en ville et biodiversité, lutte contre les îlots de chaleur urbains, performance énergétique des bâtiments, production d’énergies renouvelables, sont autant de sujets développés dans ce projet de modification.
Le public est donc appelé à faire ses remarques ou observations jusqu’au vendredi 26 février 2021. Nous noterons le bon point, l’enquête publique ne s’est pas déroulée pendant une période de vacances : presque une première !
Et pour la Robertsau :
Pour la Robertsau, nous avons repéré les modifications suivantes (Merci à l’ami Eric pour le travail de fourmi !)
- Secteurs Apollonia – Ecole Européenne (mise en place du projet Apollonia)
- Changement de catégorie pour le cimetière Saint-Louis (voir notre article : pourquoi le cimetière Saint-Louis est-il en zone constructible ?)
- Quai Jacoutot – Aménagement dans le cadre de l’arrivée de la « zone de service »
À noter une initiative intéressante : une pause foncière dans le secteur de la rue de Bussière, ce secteur est constructible. Mais la collectivité veut se donner du temps pour réfléchir à un aménagement « harmonieux » avec un PAG (Projet d’Aménagement Global) sur 5 ans.
Pour le reste, l’esprit du PLUi de 2016 reste le même, ça continue à construire un peu partout à la Robertsau, pardon à urbaniser.
Pour une loi Kouchner pour les enquêtes publiques
Quand on voit la somme des documents qu’il faut se farcir pour essayer de comprendre un PLUi, on peut qu’être d’accord avec la critique de Thierry Roos sur sa complexité. D’autant qu’il n’y a pas eu de réunion, même virtuelle, sur les modifications ou sur le quartier.
Nous au Blog de la Robertsau, nous militons pour une loi Kouchner pour les enquêtes publiques. Cette loi (2004) renverse la charge de la preuve. C’est au médecin de bien vérifier que le patient a bien compris sa situation et non l’inverse. Mieux, on doit vérifier qu’il a bien donné son consentement éclairé !
Le patient doit ainsi disposer de tous les éléments nécessaires à la compréhension de sa situation médicale personnelle, pour pouvoir donner de manière libre et éclairée son consentement aux actes médicaux et aux traitements.
Et bien, nous émettons le voeu que pour que les citoyens puissent participer en masse à la vie publique, qui n’est finalement que leur vie. Le Plan local d’Urbanisme concerne chacun d’entre nous, il doit être le plus limpide possible, et les autorités doivent s’assurer de notre consentement totalement éclairé. C’est loin d’être le cas aujourd’hui.
Vous avez encore quelques jours pour participer à l’enquête.
Je ne peux qu’être d’accord avec cet article. Habitant Schiltigheim, il n’y a que l’ILL qui me sépare de la Robertsau, j’ai voulu voir ce qui est prévu pour ma commune. Déjà pour trouver le site ce n’était pas évident, ensuite pour s’y retrouver…. Disons franchement que cela m’a très vite casser les coucougnettes et j’ai abandonné., pas envie de passer une ou deux journées dessus. Félicitations à ceux qui ont le courage.
Si au lieu de concourir à celle qui a la plus grosse… concentration de population, les métropoles tendaient vers un territoire où ses habitants sont heureux d’y vivre ! L’aménité environnementale et la qualité de vie sont forcément subjectives ; et comment les représenter comptablement sans froisser ceux qui croient que le PLU est la panacée, devant résoudre, régler et régir tous les problèmes d’urbanisme et de vie en société. J’ai contribué, mais je doute qu’à part les enquêtrices et enquêteurs – qui devront rendre leur avis (consultatif) – rares sont celles et ceux qui en tiendront compte ; à part peut être pour prendre un malin plaisir à justifier que depuis le 21 avril 2020, la consultation numérique, uniquement par voie dématérialisée, devient la norme dans les enquêtes publiques…
Mon seul regret dans ma contribution, c’est peut-être de n’avoir pas relu.
Oh, il doit bien exister un décret ou règlement qui instaure une possibilité de ne pas tenir compte
d’une phrase avec une coquille ou faute !
Puisque vous aimez les mots, on vous invite à lire Zero faute de François de Closet.. (https://www.fayard.fr/1001-nuits/zero-faute-lorthographe-une-passion-francaise-9782755501360) ou d’écouter les conférences : La faute de l’orthographe d’Arnaud Hoedt et Jérôme Piron : https://www.ted.com/talks/arnaud_hoedt_jerome_piron_la_faute_de_l_orthographe?language=fr). Enfin, l’équipe du Blog de la Robertsau recrute. Si vous voulez devenir correcteur, vous êtes le bienvenue ! Amicalement.
Merci. En revanche, proposer de contribuer à un individu trop « confiant » pour ne pas corriger ses fautes, je ne suis pas certain du résultat… À la rigueur je peux vous informer sur ce qui se passe hors de la « grande ville » (par exemple, un chacal doré dans le Kochersberg !). Rassurez-vous, pour qu’il arrive Place du Corps de Garde ou Place de l’Étoile, il lui faudra prendre la voiture…
Plus sérieusement, un exemple dans le « concret », il suffit de peu de chose pour limiter le nombre de rats en ville : moins d’humains au m2, de la verdure, des fouines et belettes. C’est vraiment dommage il n’y avait pas de cases pour cela dans la révision 3 du PLUi !
😋
Et déjà un coup de canif dans les propositions mises en avant dans le projet de modification n°3 du PLUi.
Mis en avant dans le dossier d’enquête : le Projet d’aménagement global (PAG), qui sur une zone déterminée fige l’urbanisme pendant quelques années le temps de réfléchir à un aménagement global de la zone. Pour celui de la rue de Bussière (voir l’article ci_dessus) c’est déjà un beau loupé, la Ville ayant accordé un permis de construire pour 2 immeubles le 10 juin, soit 15 jours avant l’approbation de la modification n°3 du PLUI en conseil de l’Eurométropole. 1/4 de la surface du PAG envisagé qui disparaît. À se demander qui gouverne ? Et pour quels intérêts ?
Le Plan Local Habitat (PLH) dicte le PLUi !
Quand on se souvient des raisons qui poussent l’EMS à construire en quantité (plutôt qu’en qualité),
on se dit qu’une révision du PLH devient urgente (après l’urgence climatique, que notre PLUi semble mépriser…)
Pour rappel, voici ce qui définit ce fameux (ou fumeux ?) seuil de 3 000 logements par an :
« Années 1980 : pour 1 logement construit sur l’Eurométropole, 1 construit hors EMS
Années 2000: pour 1 logement construit sur l’Eurométropole, 3 construits hors EMS
Depuis 2010: volonté d’inverser la tendance=> 3 000 logts sur l’Eurométropole »
Une question d’ego et d’influences locales !!!
La Robertsau étant l’une des réserves foncières de Strasbourg… On lui fixe des objectifs élevés !
La crise sanitaire ne va pas arranger l’exode urbain en marche…
Malgré tout, vos représentations « sensibles » (quid des cartes sensibles dans la plannification ?)
ne doivent pas freiner nos experts comptables !
Pour la rue de Bussière, ce qui de l’extérieur (ne connaissant pas le dossier), peut surprendre,
c’est que les riverain(e)s ne se doutaient pas, qu’un jour cet espace, subirait dans un deuxième temps, l’appétit des promoteurs. Les précedent(e)s vendeur(se)s/riverain(e)s* et vendeur(se)s/promoteur(se)s antérieur(e)s se sont sans doute abstenu(e)s de leur parler de cela… D’un autre côté, faire la promotion « d’espaces plantés », et à côté de cela, se résigner à la destruction d’un d’îlot de fraicheur naturel, discrédite la communication de la ville de Strasbourg. Mais, comme l’ego est reboosté, avec les chiffres du bilan des taxes d’aménagement et foncières (les fumeux retours sur investissements), la ville se trouve plus belle, encore ! La recette beauté et attractivité qui ne rapporte jamais plus qu’elle n’aura coûté…
Le promoteur opine de la tête et pour faire valider le permis de construire. Quelques mois après la réalisation du projet, comme par hasard, il faudra raser les derniers alignements d’arbres pour une question de sécurité. Cela tombe bien, il nous fallait des places de stationnement, car les résidents et leurs invités sont trop loins des transports en communs. Car oui, ceci peut surprendre dans les bureaux d’étude, même dans les écoquartiers, des personnes viennent de l’extérieur, à toute heure du jour et de la nuit !
* La durée moyenne avant la mutation d’un bien étant d’environ 7 ans.
Sachant que la qualité des dernières constructions tient rarement la distance des 10 ans (garantie décennale).
On estime qu’acheter un bien construit il y a moins de 15 ans ne se fera pas sans grands changements dans le quartier dans les 5/10 prochaines années ! Il n’est pas étonnant que l’habitat (au sens large, oiseaux, mammifères, etc.) sur l’EMS, ne soit pas accueillant, poussant à la mobilité forcée pour fuire un environnement dégradé… La nature sait le faire, les humains semblent ne plus le savoir !