Alain Jund est-il un boulet ou un atout pour la liste Verte et Citoyenne ?
Le dernier budget à été voté lundi 16 décembre et le conseil municipal a été l’occasion de tester des attaques contre ses « adversaires ». Premier à en faire les frais : Alain Jund sur le thème de la bétonisation.
Tout d’abord, remarquons qu’enfin, il est arrivé au cortex des élus qu’il y a un problème avec l’urbanisation galopante à Strasbourg et dans l’Eurométropole. C’est une petite victoire culturelle pour le Blog de la Robertsau et pour des associations comme l’ADIR qui alertent depuis longtemps sur le sujet. (Voir nos articles sur le béton ou sur le site de l’ADIR : Echo de la Robertsau 271 : ça bétonne !)
Mieux, c’est bien le terme de béton qui est utilisé aujourd’hui dans le débat public. Ils ont pourtant essayé de se défendre avec moult tribunes dans la presse, mais aujourd’hui ils se refilent la patate chaude. (On aurait bien publié le magnifique dessin de Yannick Lefrançois sur le sujet, mais on est observé – voici le lien pour le voir sur son compte Instagram).
Il a critiqué le GCO, mais pas les Grandes Constructions Outrancières à Strasbourg.
Nous n’avons jamais été tendre avec l’élu à l’écharpe verte sur le Blog de la Robertsau. Il faut dire qu’en 12 ans de mandats, nous ne l’avons pas beaucoup entendu pour défendre les combats des citoyens de la Robertsau pour préserver leur qualité de vie. Avec le groupe vert, il s’est certes opposé au quartier d’affaires (et il faut dire que c’est moche, mais vraiment moche) et au GCO. Mais là où il dénonçait, à raison, un scandale écologique et démocratique, il faisait la même chose à Strasbourg.
Sur le papier, on peut éventuellement comprendre le souhait d’une équipe municipale de mettre fin à l’étalement urbain et répondre à la demande de logement de ses habitants. Sauf que cela s’est fait à la machette, avec un déficit démocratique et un réel mépris de ceux qui osaient prendre la parole.
On aurait, par exemple, attendu d’un élu écologiste qu’il soit le premier à défendre la ceinture verte, et que ce climatiseur naturel trouve avec lui un avocat plus que zélé. C’est au contraire une attaque en règle de la ceinture verte qui a été réalisée durant ces deux mandats avec des constructions d’une rare laideur. On pense par exemple au parking privé du Crédit Mutuel et Adidas, source de pollution lumineuse la nuit, ou la chaufferie au Wacken. (Il y en a malheureusement d’autres.)
Sourd aux mobilisations citoyennes
Lui, qui s’est mobilisé contre le GCO et qui a dénoncé à de très nombreuses reprises l’attitude des autorités pro-Vinci et le déficit démocratique, a fait l’exact contraire à Strasbourg.
Prenons l’exemple de la géothermie profonde. Malgré la très forte mobilisation des habitants (Robertsau, Allemagne, Oberhausbergen…) l’élu a maintenu mordicus le projet de géothermie profonde sur l’Eurométropole avec les conséquences que l’on connait hélas aujourd’hui. Voir notre papier [entretien] Géothermie profonde : Alain Jund veut faire le bonheur des Strasbourgeois malgré eux * où dans un entretien vidéo, Alain Jund refuse aux riverains de défendre leur cadre de vie « quand ça finit devant chez soi, ce n’est pas très intéressant » reprenant cet argument du Nimby (Pas dans mon jardin) pourtant contesté par le professeur Blanc lors d’une conférence de l’ADIR.
Même chose quand la forte mobilisation contre la destruction du foyer St Louis se fait entendre, Alain Jund reste sourd aux très nombreuses initiatives citoyennes et en plus provoque lors du Conseil municipal (voir notre papier : Débat sur la vente du Foyer St Louis : « Et du passé faisons table rase ! ») sans compter les enquêtes publiques inaccessibles et en période de vacances. Il a voté le PLUi qui aujourd’hui autorise toutes les constructions à la Robertsau.
Oui c’est bien un boulet
Soyons honnête, Alain Jund n’était qu’adjoint. Il agissait donc en délégation du Maire de Strasbourg. C’est bien la politique de Roland Ries qu’il a appliquée, et pas toujours la sienne. C’est bien le maire de Strasbourg qui était aux commandes du navire. C’est donc à lui, et presque à lui seul que l’on pourrait demander des comptes. Mais Alain Jund a tellement revendiqué (et au contraire, Roland Ries a toujours évité habillement de se mettre en danger sur ce sujet) cette politique bétonnière qu’il a fini par apparaitre comme son initiateur. Mais on aurait aimé que de temps en temps, il soit au moins sensible aux mobilisations citoyennes. Cette absence d’empathie et de compréhension pour l’expression des habitants est une faute majeure.
Il n’est pas le seul. Bien évidemment, Alain Fontanel en tant que premier adjoint, Philippe Bies, Mathieu Cahn ou Catherine Trautmann pour ne citer qu’eux, ont tous, si ne n’est plus de responsabilité dans la bétonnisation de la Robertsau et de Strasbourg. Mais, comme il a signé les permis de construire (par délégation du maire de Strasbourg) c’est sur lui que la foudre tombe.
Animal politique
Alain Jund est un animal politique. Il sait comment manœuvrer dans un parti politique pour écarter les opposants éventuels et rester dans la course. Aujourd’hui la tête de liste Jeanne Barseghian ne peut que faire avec cette personnalité qui aurait dû passer la main et laisser le champ libre à la nouvelle génération.
Mais il traine tellement de casseroles qu’il sera inévitablement un boulet pour la candidate. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il soit en fin de liste, et pas parmi les premiers, sinon il risque de plomber toute la liste.
Il ne manquerait maintenant plus que Françoise Werkmann soit sur la liste, et on atteindrait des sommets. Mais là c’est un défi à l’intelligence, et l’on est sûr que la tête de liste n’est pas aussi naïve pour se tirer une balle dans le pied à ce point-là.
* c’est le seul papier que Rue89 Strasbourg a refusé de publier à l’époque où nous collaborions régulièrement.
Vivement qu’entre tous les candidats, le débat dépasse enfin cette critique démagogique de la « bétonisation » pour se concentrer sur les thématiques du logement, des transports, des énergies ou encore de la démocratie locale. Là sont les vraies questions : comment trouver les 600 logements supplémentaires qu’il faut chaque année pour maintenir la population strasbourgeoise (sans parler de loger les personnes qui viennent habiter à Strasbourg, ni celles qui cherchent un logement abordable) ? Comment réduire la part des voitures individuelles et des camions, sources de pollution que personne ne nie ? Comment préparer l’après-pétrole, que les scientifiques, experts et… militaires nous prédisent pour 2050, et engager Strasbourg vers plus d’autonomie énergétique ? Comment faire en sorte de passer de la concertation à la co-décision avec les citoyens, à partir des enseignements positifs et négatifs des nouvelles démarches mises en place lors des deux mandats Ries ?
Lorsqu’il a pu agir en autonomie (càd exonéré des compromis propres à la position de minoritaire dans une majorité qui était la sienne), Alain Jund a posé les prémisses d’une nouvelle et autre façon de construire la ville, qui aujourd’hui font exemples en France : habitat participatif (40 projets à Strasbourg, dont un rue de la fabrique), première tour de logements à énergie positive Elithis, écoquartiers, mobilisation des logements vacants (avec Syamak Agha Babei), nouveau parc du Heyritz, etc. Lorsqu’ils ont agi en autonomie, ses adversaires (dont l’actuel premier adjoint) ont voulu démolir le foyer Saint-Louis et bétonner ses cours, le « jardin du curé », le 119 et l’actuelle mairie de quartier ; ont fait L’Archipel, hérésie urbanistique et climatique ; ont fait les Black Swann sans logement social ; et surtout, ont fait le GCO, qui mange quand même 300 ha de la grande ceinture verte de Strasbourg…
Bravo pour cet article ! Il en est malheureusement ainsi à Strasbourg. Et tout en étant fondamentalement acquise à une véritable politique écologique , il sera extrêmement difficile de plébisciter une liste dont les membres ont contribué à la bétonnisation de notre ville et soutenu des projets de géothermie sans discernement( la géothermie en pleine zone PPRT). Tout cela est bien triste.
On parle de la ceinture verte et tous les candidats vont bien sûr s’engager à sauver ce qui en reste, même ceux qui la découvrent, comme notre nouveau chevalier blanc Dolisi.
Mais qui parle de la CEINTURE GRISE de Strasbourg, faite de béton, de bitume et de camions que les Fontanel, Keller, Vetter, Cahn, Herrmann, Trautmann sont en train de construire (sortez de vos belles maisons et faites un petit tour à l’ouest pour voir de la vraie bétonisation inutile, au sein de l’eurométropole) ? Les pires projettent même de la boucler par l’accès nord au port, à travers la forêt de la Robertsau. Et, à ceux qui se préoccupent de démocratie locale, faut-il rappeler les 7 avis négatifs, nationaux et locaux, encaissés par le GCO, sur lesquels les chantres de la démocratie locale strasbourgo-strasbourgeoise se sont lourdement assis ?
Là, le silence est assourdissant. Et Alain Jund et ses amis sont bien seuls.
Les Strasbourgeois reconnaissants finiront bien par renommer l’Avenue du Rhin « Avenue Alain Jund » en hommage à son dévouement pour la ville. Monsieur Ries a eu droit à ses tours à Rivetoile, pourquoi refuse-t-on maintenant la tour Jund au Jardin des Deux Rives ?
La tour Jund existe déjà, cher Benes, c’est la tour actuellement nommée Elithis, première tour de logements en Europe qui produise plus d’énergie qu’elle en consomme. Les tours Ries – Fontanel resteront les Black Swann, il faut le craindre, parce que leur bilan énergétique pèsera à jamais sur les générations futures.
Et, puisqu’on en est au palmarès, on peut se questionner sur qui figurera au tableau d’honneur de nos enfants, quand ils vivront des épisodes à 50° en été : les écolos ou les autres ?
La grande ceinture verte le GCO ? Là on est dans la récupération, la ceinture verte c’est celle que défend ZONA, le poumon vert de la ville et là il y a de grandes absences sur ce choix écologiste très avant-gardiste (1922). Le GCO, ce sont majoritairement de bonnes terres agricoles. Ça sent les municipales non ?
La température à l’intérieur des logements de la tour « Jung » est-elle toujours de 19°C ?
Quid de la surface pour vos calculs de l’énergie dans un bâtiment ? Doit-on tenir compte
des locaux d’habitation, des parties communes, des locaux commerciaux dans le même
bâtiment ? Quid des pompes, ventilation et de la consommation électrique des ascenseurs ? etc …
Comme pour les RT2012 d’exceptions … évitez de mettre en avant un bâtiment qui n’est
que théoriquement + producteur que consommateur d’énergie…
Il est toujours possible aux élus en place de faire leur mea culpa,
pas seulement ceux de cette liste !
Quand à l’absence de représentation publique quand il s’agit de défendre des
forêts qui appartenaient à la ville de Strasbourg, elle annonce peut être
que ni la ceinture verte, ni le glacis ou la deuxième couronne ne semblent concerner
ces acteurs ? Une définition très personnelle du patrimoine publique et de son
utilité à long terme : une comédie à court terme.
Par ailleurs placer les nouvelles ombres portées au même niveau que la
végétation ou volontairement éclipser la chaleur augmentée par l’effet
« ping-pong » au sein de ces forêts de tours, au bord de l’eau, reste un argument
trop simpliste …
Un tour de « passe-passe » pourrait même faire basculer des bâtiments
dans une catégorie plus « vertueuse » (c’est ‘le’ ou ‘la’ vert tue ?)…
https://www.soutiens.online/
Subventionner la filière du nucléaire et du béton armé ne
passe pas chez tout le monde …
On peut maquiller les bâtiments avec des « eco-adjectifs » comme « économique »,
« rentable », « smart ». À choisir je préfère un autre « etho-adjectif » : « sobre »,
« respectueux » de la culture et de l’histoire, à « l’écoute des attentes », etc …
Sobriété, mémoire et écoute ne sont pas péjoratifs, surtout pour des représentants, mandatés dans une démocratie.
Peut-être que les chiffres tuent l’humain lorsqu’ils sont l’argument principal ?
Sondages ou biais technologiques peuvent être des fossoyeurs !
Augmenter artificiellement la demande avant de pouvoir y répondre ou répondre avant d’en avoir besoin ?
Drôles de leviers ! Des sociétés d’aménagement semi-publique qui doivent s’engager sur des projets d’éco-parcs
cela devient malheureusement presque banal; alors pourquoi donner un blanc-seing, pas seulement à M. JUND dont le passé
et son quotidien ne m’intéressent pas spécialement, quand la ville de Strasbourg est également engagée dans des entreprises
comme ES. Les erreurs et les risques ce n’est pas pour les institutionnels ? Il est présomptueux d’attribuer des
legs et héritages pour les générations futures à quelques personnes, personnages ou personnalités, non ?
> patrimoine publi
queAu temps pour moi, utilité publique, représentation publique, initiative publique, subvention publique, vie publique, responsabilité publique, forêt publique, violence et ingérence publiques, dignité et respect publics, droit et devoir publics, patrimoine public, emploi public, domaine public, support (soutien) public, déficit public, argent public et courage public !