Berges du bassin de l’Ill : les associations ne sont pas contentes
Dans un communiqué, les associations haussent le ton et expriment leur mécontentement face à la fermeture des berges du bassin de l’Ill aux piétons et aux cyclistes, et celle de la promenade Alcide de Gasperi.
La forme et le fond en délicatesse
L’Adir, Astus, Cardr67, Piéton 67 et le collectif Vélaüch taclent tout d’abord la Ville de Strasbourg et le Parlement européen là où ça fait mal : aucune concertation et une réponse envoyée uniquement à la presse et non aux principaux intéressés :
Quand l’exception devient la règle ! Suite au communiqué de la ville de Strasbourg (article DNA du 1/12/2017), les associations (ADIR, ASTUS, CADR 67, Piétons 67) et le groupe Veläuch ont décidé de poursuivre leur action pour un accès libre aux berges du bassin de l’Ill.
Sur la forme, les associations regrettent de ne pas avoir été informées directement et n’aient pas été destinataires du communiqué dans sa globalité. De plus, elles déplorent qu’aucun représentant des associations d’usagers n’ait été convié aux réunions de concertation qui ont eu lieu entre la Préfecture, le Parlement européen et la ville de Strasbourg.
Enfin, sur le fond, les associations ne sont pas dupes et rappellent qu’à Strasbourg une session du parlement n’est pas un évènement exceptionnel, et de rappeler fort justement que la promenade Alcide de Gasperi est toujours fermée depuis deux ans.
Sur le fond, les associations ne peuvent se contenter de cet effet d’annonce. En effet, les sessions parlementaires ne sauraient être assimilées à des événements exceptionnels : 12 sessions par an, auxquelles pourraient s’ajouter celles du Conseil de l’Europe (4 par an pour l’ assemblée parlementaire et la conférence des OING). De fait, les berges seraient donc inaccessibles très fréquemment.
Enfin, le communiqué ne fait pas mention de la promenade Alcide de Gasperi située de l’autre côté de l’Ill qui a été interdite à toute déambulation sans aucun préavis ou autre explication. Les associations rappellent qu’elles demandent également la réouverture aux piétons et aux cyclistes de cette berge.
Et en bonus, un rappel de la loi à destination de la préfecture
Ce serait amusant, si on ne parlait pas de sujets sérieux : les associations rappellent à la préfecture la réglementation sur les berges attenantes aux cours d’eau domaniaux…
Les associations veulent souligner ici que les terrains, propriétés et berges attenantes aux cours d’eau naturels domaniaux, ce qui est le cas de l’Ill, sont grevés sur chaque rive de servitudes auxquelles les collectivités ne sauraient se soustraire. Selon les termes de la loi : « La conservation et l’affectation du domaine public fluvial sont protégées par les servitudes dites de “marchepied” et de ”halage” mentionnées à l’article L. 2131-2 du code général de la propriété des personnes publiques.
La servitude de marchepied s’applique le long de tous les cours d’eau domaniaux, elle impose une obligation de ne pas faire à leurs riverains, qui « ne peuvent planter d’arbres ni se clore (…) qu’à une distance de 3,25 mètres des rives ».
En conséquence, les associations demandent aux autorités de revoir leur copie et de s’engager à ne fermer ces berges que pour des raisons vraiment exceptionnelles.
Signataires et contacts :
ADIR, Jacques Gratecos, Président, ASTUS, François Giordani, Président, CADR 67, Annick de Montgolfier, Présidente , Piétons 67, Gilles Huguet, Président , Veläuch, Bernard Irrmann, porte-parole
Il ne faudrait pas prendre cette question trop à la légère, car on commence à avoir ce genre de commentaire sur le Blog de la Robertsau :
Les piétons, les cyclistes seront donc interdits de territoire à l’arrière du bâtiment. Les bateaux, canoés, kayaks, l’activité de location de bateaux électriques non-habitables et sans permis, permettant aux habitants et aux touristes de découvrir la ville depuis les voies d’eau, dont l’ouverture au grand public est souhaitée pour le printemps 2018, seront-ils également interdits ?
Et à l’avant du bâtiment ? Quelles interdictions ? Contrairement au Parlement, à l’Agora, aux droits de l’homme qui montent leurs murs (circulez, y a rien à voir, ), le Conseil reste proche des citoyens … Pourvu que ça dure. Car pour les autres, il y a coupure, rupture, ce sera sans moi …
À suivre !