Lieu d’Europe : Une rénovation bienvenue, mais pas à la hauteur des ambitions

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Avec sa nouvelle muséographie, la nouvelle exposition permanente est plutôt réussie et permet en trois espaces d’aborder, rapidement, l’histoire de la construction européenne (secteur bleu), le fonctionnement des institutions (vert) et dans le secteur rouge la relation de l’Alsace avec l’Allemagne et le rôle spécifique de Strasbourg capitale européenne.

Là où on avait dans l’ancienne exposition permanente des tableaux sombres et complexes, ici les muséographes ont privilégié la couleur, les photos avec beaucoup d’interactions numériques où le visiteur pourra en savoir plus avec des contenus vidéos, sonores ou interactifs.

Ce qui en fait une visite plutôt agréable. C’est une bonne entrée en matière pour un premier contact avec l’Europe, mais elle a plus vocation à s’adresser à des scolaires qu’au touriste d’un jour de passage à Strasbourg. Elle doit prendre tout son potentiel avec une visite guidée et commentée qu’il est d’ailleurs possible de demander (sur réservation).

Les textes sont proposés en trois langues : Français, Anglais et Allemand. Pour une personne un peu au fait de l’actualité, il n’y aura rien de nouveau et la visite sera rapide, un peu moins d’une demi-heure.

Une nouvelle extension

Au fond du parc, accolé à l’ancienne maison du gardien (côté allée Kastner), il y a une nouvelle salle de conférence assez grande pour accueillir conférence et exposition. La salle vient de prendre d’ailleurs le nom de l’actrice grecque Melina Mercouri après un vote citoyen.

L’ancienne maison du gardien n’attend qu’un exploitant pour venir y proposer une petite restauration, la ville et l’Eurométropole semble peiner à séduire un commerçant afin de s’y installer. Il faut dire que le lieu n’attire pas les foules.

On n’a pas observé d’augmentation spectaculaire de la fréquentation. Encore une fois, le lieu d’Europe est tellement excentré qu’il est hors radar des visiteurs européens. La villa Kaysersguth doit être plus connectée pour les animations des associations Robertsau-Wacken. Le lieu pertinent pour le « Lieu d’Europe » est sur le quai Bevin à la place de l’ancien restaurant Jeanne-d’Arc.

Face à une visite au Parlementarium du Parlement européen, le lieu d’Europe ne peut rivaliser et ce n’est pas le nouveau chemin créé depuis l’arrêt de tram qui fait venir les foules. Pour paraphraser Clemenceau, l’Europe est une chose trop sérieuse pour la confier aux professionnels de l’Europe. On invite le lecteur à se replonger dans le dossier de l’ADIR « les portes de l’Europe » du numéro 286 à retrouver sur leur site Internet www.adirobertsau.fr.

Seule bonne nouvelle de ces rénovations, c’est la remise en valeur des statues du parc ainsi que la serre qui a été sauvée grâce à la mobilisation des Robertsauviens.