[Tribune] À Strasbourg et à Bruxelles, les mêmes maux européens
À Strasbourg et à Bruxelles, les mêmes maux européens. Marco Schmitt de l’association bruxelloise Place Publique qui regroupe les riverains du Parlement européen, signe une tribune où il relève la similitude de comportement à Strasbourg et à Bruxelles.
M. Marco Schmitt, Association du Quartier Léopold :
« De famille paternelle strasbourgeoise mais né à Luxembourg, je vous écris de Bruxelles de la part de l’association du Quartier Léopold, qui regroupe les riverains du Parlement européen engagés depuis des dizaines d’années en faveur de la diversité dans un contexte urbain sans cesse plus refermé sur la fonction européenne.
Qu’il s’agisse d’augmenter les superficies administratives, de développer une nouvelle “offre” commerciale, de promouvoir des activités événementielles et même de mettre sur le marché de nouveaux logements, ce n’est pas à ceux qui habitent encore la ville que cela s’adresse, mais à tous ceux qui voyagent le billet d’avion en poche et, clac clac clac, la valise à roulette à la main.
À Bruxelles, c’est comme pour les voies sur berge à Strasbourg où, s’appuyant sur un discours sécuritaire peu compatible avec l’ouverture aux citoyen.ne.s […], des espaces publics s’enferment sur la fonction administrative internationale. Des rues sont fermées sans prendre en compte les conséquences du transfert de circulation dans les quartiers que nous habitons encore, des places classées sont converties pour mieux accueillir les rendez-vous exclusifs et bruyants de ceux qui tentent de pénétrer les réseaux européens… Le sommet a été atteint le 6 mai de l’année dernière par la fermeture du parc Léopold pour la journée portes ouvertes des institutions européennes !
La fermeture des berges sur l’Ill à Strasbourg ressemble à s’y méprendre à ce qui est en train de se passer pour la rue Wiertz, le parc Léopold ou la place du Luxembourg à Bruxelles.
En paraphrasant ce qui a été récemment exprimé dans le courrier des lecteurs de votre journal, je me permets de penser qu’en se barricadant ainsi, les institutions européennes expriment à l’extérieur ce qu’elles sont devenues à l’intérieur, un objet inaccessible à la citoyenneté.
Et ce qui est mis à l’écart dans le Quartier Léopold comme à la Robertsau finit par se traduire par l’émergence des formations antisystème en Italie, ma patrie maternelle, comme ailleurs. Cela me/nous désole infiniment. »