Robert Herrmann veut toujours polluer la Robertsau avec les camions du port
Une lecture attentive du dernier numéro d’Eurométropole magazine confirme la volonté du président Robert Herrmann d’ouvrir une voie de desserte du Port Autonome vers le Nord.
Si vous avez reçu la version papier ou la version électronique (bizarrement, cela fait quelque temps que les magazines de la ville n’arrivent plus dans notre boite aux lettres) du dernier numéro Eurométropole Magazine, vous n’avez pu, en tant que Robertsauvien, que sursauter à la lecture de la page 8.
Sous le titre Novlangue « des déplacements bientôt renouvelés », l’Eurométropole dirigée d’une main de fer par Robert Herrmann, promet pour la Robertsau un enfer de circulation et de pollution.
En effet page 8, on peut y lire :
Autre priorité, l’amélioration des accès au Port autonome. Un hub ferroviaire est en projet pour limiter le nombre de poids lourds. Rapidement, la rue du Péage sera aménagée pour compléter la liaison interports vers le nord. À compter de 2024, l’accès au port pourrait aussi se faire par le nord de l’agglomération, via un accès contrôlé débouchant au Port aux pétroles.
Cela confirme notre article du 9 novembre 2019 » Route VNF (ex-EDF) : l’Eurométropole va-t-elle l’ouvrir ? » et du 29 juin 2019 « Ex-Route EDF : la Ville résistera-t-elle à la tentation (de l’ouvrir) ? ». La Robertsau est maintenant sous le feu de trois pressions :
- le Port Autonome (présidé par Catherine Trautmann) qui veut sa route pour les camions
- les riverains de la route du Rhin qui souhaitent un report de la circulation des camions
- et l’ogre GCO qui veut son lot de véhicules diesels
En plus, dans les plans machiavéliques de la Ville de Strasbourg (avec le soutien d’Alain Fontanel) la route VNF doit servir d’axe pour rejoindre le maléfique GCO. Comme nous le confirmaient les services du Port Autonome :
Dans le cadre de la mise en service à terme du Contournement Ouest de Strasbourg et des réflexions en cours sur la requalification de l’A35, le PAS a souhaité bénéficier d’un accès dédié au trafic poids lourds venant par le nord pour ainsi compléter l’accès sud qui sera conforté à l’occasion des travaux de la Rocade Sud.
Les principes d’aménagement et de fonctionnement d’un accès nord seraient les suivants : aucune circulation de transit de VL ne serait autorisée, seuls les trafics PL à destination ou d’origine portuaire seraient autorisés, un système de contrôle d’accès avec identification et d’annonces des camions serait mis en place ainsi qu’une régulation du trafic.
Ce projet avait été validé dans le Scoters et inscrit dans le dernier PLU.
Concernant les zones de loisirs, des mesures spécifiques en termes d’accès, en particulier les fins de semaine, seraient à mettre en place dans ce cadre.
La campagne électorale commence… Souvenez-vous de ceux qui vous promettent et dans votre dos font le contraire ! La forêt de la Robertsau sera classée en réserve naturelle, et polluée grâce aux camions du trio « Fontanel- Herrmann-Trautmann ».
En fait, c’est une vielle lubie. Déjà en 2012 les élus ont tenté d’inscrire la liaison Interports dans les textes – voir notre article du 27 décembre 2012 « Liaison Interports : passera-t-elle par la Robertsau ? »
PS : Merci à François pour le signalement !
La politique consiste à avoir une vision la plus réaliste possible de l’avenir et d’en déduire les choix du présent. Le port de Strasbourg est ancré à un modèle de circulation mondialisée des marchandises, dont tous les scientifiques et experts, – et je ne parle pas des collapsologues -, prédisent l’épuisement avant la moitié de ce siècle, soit dans une génération. Ce modèle n’est plus soutenable, par ses nombreux impacts négatifs, mais surtout parce qu’il est basé sur les énergies fossiles qui vont s’épuiser, c’est certain. Devant ce constat, la question qu’un.e responsable politique digne de la fonction qu’il.elle exerce ou brigue, ne peut plus être celle des camions et des routes pour les camions. Ni même celle du déménagement du port aux pétroles. Elle doit être celle de la mutation de notre port vers des activités résilientes, c’est-à-dire adaptées aux enjeux énergétiques et écologiques qui sont à nos portes. Cette mutation doit être construite dès aujourd’hui, avec les entreprises et les citoyens. Par exemple, comment ce port peut-il servir à une économie qui sera de facto relocalisée ? Comment les emprises portuaires peuvent-elles se convertir à des activités de circuits courts, de production, de distribution et de consommation qui ne nécessiteraient plus de transport au long cours ? Autre exemple, comment le port peut-il participer à la transition énergétique de l’agglomération strasbourgeoise par le solaire, la géothermie, la biomasse,…?
C’est à ces questions que les responsables politiques d’aujourd’hui et de demain devraient s’atteler, plutôt que de s’accrocher à un modèle dont la perpétuation relève, on le sait maintenant, de l’utopie. Faire des GCO et autres couloirs à camions est démagogique, irresponsable et dispendieux de budgets qui devraient être affectés, très vite, à la mutation écologique nécessaire à la simple survie du port à moyen terme.
Blablabla…
Décidément il y a ceux qui parlent (ou écrivent), de belles phrases, des grandes choses, l’avenir, l’homme, sa destinée…et il y a ceux qui travaillent pour vivre, c’est-à-dire portent leur préoccupation première sur leur emploi et leur budget.
Rêvez, où imaginez un monde meilleur, c’est bien (d’ailleurs ce n’est nouveau : chaque période construit un avenir qui ne s’avère jamais celui escompté…), mais être responsable du présent, c’est mieux !
Je me suis toujours demandé pourquoi certains qui savent toujours tout mieux que les autres et qui aspirent à vivre dans un monde différent ne se présentent pas comme tête de liste aux municipales à Strasbourg…
Au moins ça permettrait à ceux qui adhèrent à leur discours et à leur vision du monde de donner forme à ce projet ou du moins de mesurer le nombre de personnes qui souhaitent y souscrire…
Un monde avec uniquement des élus ? On est mal barré… 😉 Sérieusement, on peut quand même exprimer un avis sans devenir maitre du monde… comme vous le faites par exemple…et manière anonyme.
Personne ne parle d’un « monde uniquement avec des élus »!
Mais quand on foisonne d’idées novatrices il faut les proposer à la population strasbourgeoise toute entière et ne pas se cantonner au Blog de la Robertsau.
Il y a plein de gens qui aimeraient une politique nouvelle pour notre ville et qui ne trouve pas de candidat qui incarne cette politique.
A Oursinet67 (quel gentil pseudo, plein de douceur!) : il se trouve que cette tête de liste existe déjà, elle s’appelle Jeanne Barseghian et porte le projet écologiste et citoyen pour les prochaines municipales. Son intervention au sujet de l’avenir du port, lors de la dernière séance du conseil municipal, vous montrera qu’elle porte une « politique nouvelle pour notre ville ». Ce port (et donc les emplois qu’il accueille, cher Gromit) n’a d’avenir que dans sa mutation. L’irresponsabilité et l’utopie ont changé de camp : les vrais irresponsables sont ceux qui croient que le modèle économique qui est le nôtre actuellement, fondé sur les énergies fossiles, peut perdurer. Ce sont eux, en fait, qui nous conduisent tout droit au chaos et à la bougie ! Il est temps de se mobiliser pour inventer le port du 21ème siècle !
La mutation du port? Ok et pour le mettre où???
Par définition, il sera toujours au bord de l’eau….
Je souhaite bon courage à Mme Barseghian et à ses colistiers pour expliquer la suppression de centaines d’emplois sur le site portuaire au cours de son mandat de 6 ans (au cas où elle serait élue bien sûr).
Le modèle économique ne peut pas changer comme cela du jour au lendemain. il y en a qui s’éclairent déjà aujourd’hui à la bougie mais il vivent un peu hors du temps tout de même…
« De centaines d’emplois », les entreprises classées seuil haut en représentent combien ?
C’est une très bonne question.
« pour le mettre où ??? » Mais voyons, « ailleurs » ; en d’autres termes, chez les autres ! Là où l’on devrait aussi construire les logements et installer les aires pour gens du voyage. Bref, chez les gens de condition modeste.
C’est le propre des bobos écolos de salon que de faire la leçon aux autres en repoussant les choses sales, odorantes et bruyantes…chez les autres !
Ex : on se bricole une petite A35 des villes avec promotion immobilière à énergie positive et espaces verts pendant que les bouseux du Kochersberg auront le GCO. Pour le port, y a ka (fokon) le mettre en Allemagne ou à Herrlisheim, en tout cas loin de la Robertsau, qui doit rester le paradis des vélos cargos et autres utopies post soixante huitardes (voir commentaires infra d’un philosophe local…).
très bien dit!
M. Herrmann a trouvé mieux en tant que membre du comité de mission du groupe Frey :
https://frey.fr/app/uploads/2021/02/CP_FREY_ENTREPRISE-A-MISSION_020221-1.pdf
Ce n’est pas l’aménageur de la Zone commerciale Nord à Vendenheim ?
Plus précisément de la « shopping promenade » !
L’entité hybride qui bénéficie d’une entrée direct depuis la A35, des carrefours,
parkings et autres feux rouges. Cela fait rêver, non ?
Les commerçants de l’Eurométropole devraient décerner un prix spécial à M. Herrmann.
Sa vision et de son engagement social pour le commerce de proximité resteront à jamais
gravés dans nos cœur. Merci M. H pour votre engagement et votre clairvoyance.
Quand je pense que les mauvaises langues voulaient empêcher la création du couloir
à camions. Ah ces décroissants ! Heureusement que le chevalier H. et son slip vert pense
à la planète (et aux commerçants), lui.
Sans oublier le pantouflage aux DNA le week-end ?
https://www.hatvp.fr/wordpress/wp-content/uploads/2021/01/2020-258-Robert-Herrmann.pdf
https://www.dna.fr/politique/2021/11/06/robert-herrmann-avec-l-ouverture-du-cos-de-l-air-pour-la-m-35-(ex-a-35)
Pardonnez-moi, l’émotion à l’évocation d’un super héros du foncier (euh, de la terre), a généré quelques coquilles dans le précédent commentaire. Il s’agit bien d’une entrée directe (le nœud ou échangeur autoroutier sur les 70 millions d’euros d’infrastructures publiques du site). De plus, ayant tous un cœur, vous avez sans doute corrigé l’absence du « s » au cœur. Les « s » de « superman en mission », bien sûr !