Géothermie profonde : Bertrand Hirtz demande une réunion publique

Géothermie profonde : Bertrand Hirtz demande une réunion publique

Alors que l’enquête publique bat son plein – et la participation semble importante – Bertrand Hirtz, candidat aux départementales, qui en avait fait son cheval de bataille, demande que le commissaire enquêteur organise une réunion publique sur le projet de géothermie profonde.

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Bertrand Hirtz
Bertrand Hirtz

Ci-dessous, nous reproduisons la contribution de Bertrand Hirtz à l’enquête publique. Vous pouvez également déposer votre avis avant le 18 mai 2015 (voir notre billet Géothermie : début de l’enquête publique) .

« NON à la géothermie profonde au port aux pétroles.

La géothermie profonde à partir de 4000m est à ce jour une technique à haut risque. De l’avis unanime des scientifiques et plus particulièrement de M. Jean Schmittbuhl, directeur de l’Ecole et Observatoire des Sciences de la Terre (EOST) à l’université de Strasbourg, directeur de recherche au CNRS et responsable du Labex G-eau-thermie profonde, cette technique n’est pas mature.

Cette technique n’est pas mature.

D’importants dégâts à l’environnement ont été causés dans tous les forages similaires à celui envisagé à la Robertsau, comme à Bâle (séisme de 3.9), Saint Gall (remontée de gaz de schiste et séisme à 3.4) et à Landau (tubage percé à 400m sous terre avec soulèvement des terrains et pollution de la nappe phréatique). Ces accidents ne sont pas des erreurs techniques ou dus à la méconnaissance des opérateurs puisque ce sont des spécialistes qui ont réalisé ces différents forages. Ils ont pratiquement tous été formés chez ES Géothermie sur le site expérimental Européen de Soultz-sous-Forêts.

Absente totale d’expérience de la Sté Fonroche

La Société Fonroche certifie que sa technique ne provoquera aucun dégât, alors qu’elle n’a aucune expérience dans le domaine. La Sté Fonroche contre-argumente que les forages seront réalisés par des sociétés allemandes donc en toute sécurité. Ceci est inexacte car ces sociétés sont des partenaires pour la construction d’un appareil de forage (rig) et pour réaliser le forage mais pas pour mener le projet jusqu’à son terme. Or, l’un des moments le plus dangereux dans les travaux, en dehors du risque de percer une poche de gaz de schiste lors du forage, c’est la période de nettoyage des failles. C’est à ce moment-là que les séismes se produisent dans tous les cas lors de l’injection à haute pression quelle que soit la technique utilisée.

La technique utilisée par Fonroche serait, sous de fortes pressions, l’injection d’un acide pour nettoyer les failles dans le socle cristallin. La Société Fonroche affirme qu’ils ne dépasseront pas 100 bars de pression en surface car c’est interdit en France. Or tous les spécialistes confirment que cette limite n’est pas garantie, elle est fonction d’une évaluation de ce que peut supporter le sous-sol, donc elle permet d’aller jusqu’à des limites inconnues à ce jour, avec les conséquences connues comme tous les séismes et répliques provoqués à Bâle.

Port aux pétroles, zone à haut risque

Le port aux pétroles est une zone à haut risque qui fait l’objet de la mise en place d’un PPRT pour diminuer les risques aux populations. Avec ce projet, la Sté Fonroche va stocker 9 tonnes de gaz réfrigérant classé explosif dans b-è une zone SEVESO seuil haut, ce qui est totalement contraire à l’esprit du PPRT. D’ailleurs, le préfet s’en était inquiété lors de son premier avis du 17 avril 2014 :

De même, la Sté Fonroche s’appuie, pour justifier son projet, sur la cartographie du sous-sol réalisé dans le projet GeORG pour repérer les sources de géothermie, la première base de données transfrontalière en trois dimensions sur le potentiel géologique du sous-sol. Or, de l’avis même de ses concepteurs et de la filiale d’Electricité de Strasbourg, ES Géothermie, cette base de données est insuffisante dans l’état actuel des recherches pour réaliser avec certitudes des forages de géothermie profonde. Car elle n’est pas en mesure d’indiquer avec précision à 4500m sous terre les failles exploitables. Par cette insuffisance de connaissances, il n’est pas exclu non plus de percer des poches de gaz avec toutes les conséquences de risque d’explosion en surface dans une zone SEVESO classée seuil haut. C’est à la suite de la percée d’une poche de gaz de schiste que le forage à Saint Gall (Suisse) a été immédiatement stoppé, heureusement dans une zone sans risque.

Demande de réunion publique d’information

Dans son 2ème avis sur le projet, le préfet a expressément demandé au pétitionnaire de « …communiquer activement vers la population…. ». Or à ce jour, aucune réunion publique d’information n’a été réalisée par le pétitionnaire. Il s’est contenté de réaliser une journée d’information dans un quartier en dehors de la Robertsau et avec un affichage très succinct du projet sur 12 panneaux « didactiques » pour résumer les 579 pages de l’enquête publique.

Je demande que soit respectée la recommandation et que soit réalisée, en présence des responsables de la Société Fonroche et des scientifiques de l’EOST et des responsables gouvernementaux, une réunion publique d’information.

Pour tous ces motifs, je vous demande de refuser la demande d’autorisation d’ouverture de travaux miniers au Port Autonome de Strasbourg.

Bertrand HIRTZ »

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